La Reconnaissance des Langues des Signes
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- 11 févr.
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Dans un monde où la diversité linguistique et culturelle est de plus en plus valorisée, les langues des signes occupent une place cruciale. Elles ne sont pas seulement un outil de communication pour les personnes sourdes, mais aussi le reflet d’une identité culturelle et d’une richesse patrimoniale. Cependant, leur reconnaissance officielle reste un combat dans de nombreux pays. Cet article se penche sur cette question en mettant l'accent sur la Langue des Signes Française (LSF).
1) Reconnaissance de la Langue des Signes Française : Une avancée majeure en 2005
En France, la Langue des Signes Française (LSF) a été officiellement reconnue en 2005 grâce à la loi pour l'égalité des droits et des chances. Cette reconnaissance a marqué un tournant pour la communauté sourde française, après des siècles de lutte et de marginalisation.
Un combat historique
La LSF a longtemps été interdite dans les écoles après le Congrès de Milan en 1880, qui a imposé l’oralisation comme seule méthode d’enseignement. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que la langue des signes regagne sa place dans les établissements scolaires et soit reconnue comme une langue à part entière.
Les effets de la reconnaissance
Depuis 2005, plusieurs avancées ont vu le jour :
Accès à l’éducation : Des programmes bilingues (français écrit et LSF) se sont développés dans les écoles.
Visibilité accrue : La LSF est utilisée dans les médias, notamment pour les informations télévisées.
Formation professionnelle : Des interprètes en LSF sont formés pour faciliter l’intégration des personnes sourdes dans la société.
Cependant, beaucoup reste à faire pour garantir une inclusion totale. La reconnaissance légale est un premier pas, mais son application effective varie encore.

2) La situation en Europe
La reconnaissance des langues des signes en Europe présente un tableau contrasté. Alors que certains pays ont franchi des étapes majeures en les inscrivant dans leur constitution, d'autres avancent à un rythme plus lent, mettant en lumière des défis d’application concrète.
Des exemples avant-gardistes
Finlande : Depuis 1995, la Constitution finlandaise garantit les droits des personnes utilisant la langue des signes, un geste fort qui symbolise l’inclusion.
Slovénie : En 2021, la Slovénie a consacré sa langue des signes dans la Constitution, y intégrant également les variantes régionales, une reconnaissance d’une richesse linguistique interne.
Ces pays montrent que la reconnaissance formelle est plus qu’un acte symbolique : elle ouvre la voie à une réelle inclusion sociale et culturelle.
Un besoin d’harmonisation
Cependant, dans d'autres nations européennes, les langues des signes restent marginalisées, mal reconnues ou peu soutenues par des mesures concrètes. Ces disparités soulignent l’importance d’une approche coordonnée à l’échelle européenne pour garantir des droits égaux aux personnes sourdes dans tous les États membres.
3) Pourquoi aller plus poin ?
Reconnaître une langue, c’est lui donner une légitimité. Mais pour que cette reconnaissance soit effective, elle doit s’accompagner de mesures concrètes :
Augmenter le nombre d’écoles bilingues pour que les enfants sourds puissent apprendre dans leur langue.
Former davantage d’interprètes pour permettre un accès égal aux services publics.
Sensibiliser le grand public à la richesse de la langue des signes et à son importance culturelle.